LE MALI

Le Mali est un vaste état de plus de 1,2 million de km2 soit plus de 2 fois la superficie de la France. C’est un pays enclavé au cœur de l’ouest africain, sans aucun accès à la mer. Il est divisé en régions elles-mêmes subdivisées en cercles. La création des communes s’est faite progressivement : le Mali compte 682 vastes communes administrées par des conseillers élus.

GEOGRAPHIE

La formation du relief s’étend sur une longue période géologique. Une couverture gréseuse repose sur un socle ancien : le relief plat et monotone est formé de plaines et de plateaux dont l’altitude moyenne se situe entre 300et 400m. Le point culminant atteint 1155m au mont Hombori. Des cuirasses ferrugineuses infertiles recouvrent souvent les grès.

Le climat

Il est marqué par l’alternance d’une saison sèche et d’une saison humide appelée « hivernage ». La longueur de la saison sèche varie en fonction de la latitude : elle est de l’ordre de 6 mois dans le sud par exemple dans la région de Sikasso ; par contre elle peut atteindre 10 mois dans le nord. La chaleur règne toute l’année et l’amplitude thermique est très faible. Les précipitations augmentent du nord vers le sud :
Au nord, la zone désertique très sèche, aux pluies rares (<200mm par an).
Au centre la zone sahélienne caractérisée par des pluies un peu plus abondantes.
Au sud la zone tropicale ou soudanaise jusqu’à 1400mm par an (Sikasso reçoit environ 1100mm, plus que Brive !).

La végétation est liée aux climats et comprend aussi 3 grandes zones : du nord au sud se succèdent le désert, la steppe sahélienne puis la savane plus ou moins arborée.
Depuis quelques années la sècheresse frappe l’ensemble du pays et perturbe la vie des agriculteurs.
Le Niger et ses affluents permettent de pratiquer des cultures irriguées notamment la riziculture.

 

 

La population

Le Mali compte 20 millions d’habitants.
Taux de natalité : 38 pour 1000
Taux de mortalité : 13 pour 1000
Indice de fécondité : 6 enfants par femme

La population est très jeune : 48% a moins de 15 ans. Cette situation démographique entraine de gros problèmes d’éducation et d’enseignement : le taux d’alphabétisation est de 31 %.
L’accroissement de la population est rapide : 3,6 % par an, ce qui signifie que le Mali double sa population tous les 20 ans. Cependant cette croissance est
modérée par une émigration très forte, soit vers les pays africains voisins, soit vers la France.
La population reste majoritairement rurale malgré un afflux vers les villes à la recherche d’une vie meilleure ; aussi les villes Ségou, Sikasso et surtout Bamako, se développent très vite. Bamako est une métropole de 4 millions d’habitants entourée de quartiers spontanés.
La très grande majorité des Maliens est musulmane : plus de 90 %. Les mosquées s’élèvent dans chaque quartier et la vie est rythmée par l’appel à la prière. Les chrétiens se divisent en 2 groupes :
– Les catholiques présents depuis la colonisation.
– L’Eglise évangélique qui occupe une place croissante dans le pays.
Toutes les ethnies ont conservé des pratiques animistes surtout présentes dans le monde rural.
L’appartenance ethnique est encore très forte et elle alimente le traditionnel «cousinage à plaisanterie ». Les principales ethnies sont, au nord, les Touaregs et les Maures, au sud, les Peuls, les Dogons, les Bozos, les Bambaras et les Sénoufos surtout bien implantés dans la région de Sikassso.

HISTOIRE

L’histoire du Mali nous est connue par les historiens arabes dès le 8ème siècle. A cette époque la région est dominée par l’empire du Ghana dont la prospérité repose sur les échanges commerciaux et l’exploitation de mines d’or. C’est par les commerçants que l’Islam atteignit les régions les plus reculées. Au 11ème siècle, les Almoravides prennent possession de l’empire du Ghana et entrainent la migration des populations animistes vers le sud.

Après l’éclatement de l’empire du Ghana, le royaume du Mandé ou Mali prend son essor. C’est Soundjata Keïta qui triomphe en 1235. Il est proclamé roi du Mandé : l’empire du Mali est né. L’extraction de l’or permet au commerce de se développer ; le trafic caravanier est prospère : esclaves, épices, ivoire, or … L’agriculture progresse : coton et arachide. Mais à force de grandir l’empire du Mali devient très difficile à gouverner. Il finit par céder sous le coup des invasions extérieures et passe sous domination Songhaï au début du 16ème siècle.

L’empire Songhaï : les conquérants venus de la région de Gao développent le commerce du sel qui assure la prospérité des villes. Ils étendent leur pouvoir sur la partie nord de l’empire du Mali et jusqu’au Sénégal. Apogée de l’empire : construction de nombreuses écoles, enseignement de l’arabe, de l’histoire et de la théologie ; Tombouctou est alors une capitale culturelle.

L’empire Songhaï est renversé au 17ème siècle par le sultan du Maroc, puis partagé en plusieurs royaumes :

 

 

– le royaume Bambara autour de Ségou.
– Le royaume Peul du Macina entre Mopti et Tombouctou.
– L’empire Toucouleur venu du Sénégal
Au 19ème siècle s’ouvre une période de guerres entre chefs locaux. Le plus célèbre est Samory Touré, fondateur de l’état éphémère du Wassoulou aux confins du Mali, de la Guinée et de la Côte d’Ivoire. Il devient le rival du roi du Kenedougou Tiéba installé à Sikasso, ville protégée par l’enceinte du Tata. Les coloniaux français profitent de ces rivalités pour assiéger Sikasso en avril 1898 et pour capturer Samory. Le successeur de Tiéba, Babemba, vaincu, se donne la mort : c’est la fin du royaume du Kénédougou.
Dès le début du 20ème siècle, le Mali fait partie de l’Afrique Occidentale Française (AOF) sous différentes appellations comme le Soudan Français en 1921.
Au moment de l’indépendance, le Soudan et le Sénégal forment la Fédération du Mali (1959-1960). Mais la rupture arrive très vite ; le 22 septembre 1960 proclamation de l’Indépendance et création de la République du Mali.
Modibo Keïta dirige le Mali avec fermeté et se rapproche des pays socialistes.
Il impose une collectivisation partielle des terres agricoles et entame une nationalisation de l’économie. Le mécontentement général débouche sur le coup d’état de novembre 1968. M. Keïta est remplacé par le colonel Moussa Traoré qui dirige le pays de façon très autoritaire, à la tête du parti unique de l’UDPM.
Moussa Traoré est renversé en 1991 par un autre militaire Amadou Toumani Touré dit ATT ; ce dernier réalise la transition démocratique en organisant des élections et e, s’effaçant en 1992 devant le premier président démocratiquement élu : Alpha Oumar Konaré.
Le Président Konaré réussit une décentralisation de la vie régionale et locale ; il est réélu en 1997 et remplacé par ATT en 2002 avec 64% des voix. ATT ouvre son pays à de nouveaux partenaires, en particulier à la Chine. Il est réélu en 2007.
Les rébellions touarègues et islamistes s’emparent de plusieurs garnisons dans le nord du Mali ; une partie de l’armée conteste la conduite de ce conflit par le pouvoir : en mars 2012, ATT est renversé par une junte dirigée par le capitaine Amadou Haya Sanogo. Les rebelles déferlent alors vers le sud du pays en progressant de 800 km en un mois. Ils sont arrêtés à 400 km de Bamako par l’intervention française de l’opération Serval en janvier 2013.
Le gouvernement provisoire cède la place en août 2013 au Président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) qui sera réélu en 2018.

ECONOMIE

Le Mali compte parmi les pays les plus pauvres du monde.
L’économie malienne est essentiellement agricole ; la principale production est le coton largement exporté. L’élevage bovin est tourné vers l’exportation. L’agriculture vivrière est loin de suffire à la consommation nationale.
Le Mali a un sous-sol potentiellement riche : l’or représente la principale source d’exportation. Il existe des ressources en produits pétroliers, en uranium, en lithium, en pierres précieuses (grenat), mais l’insécurité du nord freine la recherche et l’exploitation.
L’enclavement du pays et les problèmes politiques expliquent la faiblesse du secteur industriel. La balance commerciale est largement déficitaire.

ARTS et CULTURE

Le Mali possède un artisanat riche et très varié. A l’origine, les objets artisanaux étaient destinés à la vie quotidienne (poterie, nattes) ou bien ils remplissaient une fonction sacrée dans les rites animistes (masques, instruments de musique).

Le travail du métal et du bois

Les forgerons sont passés maîtres dans la confection d’armes et bijoux en argent. Les bijoux sont le plus souvent fabriqués selon la technique de la cire perdue.
Les bois locaux sont travaillés dans tout le Mali : l’ébène très rare aujourd’hui laisse la place à des essences plus courantes pour réaliser : instruments de musique, statuettes, portes de greniers.

Le tissage, la teinture et le travail du cuir

Traditionnellement, le tissage est l’affaire des hommes et la teinture celle des femmes. Les Bambara et les Sénoufo confectionnent de superbes bogolans, pièces de coton tissées à la main et colorées à partir de terres de différentes teintes. Chaque motif revêt une symbolique en relation avec l’usage du vêtement ou avec son destinataire. En pays dogon, les femmes pratiquent la teinture à l’indigo pour réaliser leurs pagnes.
Les Touaregs sont experts dans l’art du cuir : ils confectionnent sacs, boites, sandales, bracelets.

La poterie

C’est le domaine des femmes ; dans chaque village, les femmes façonnent des pots en argile puis les disposent dans des fosses de cuisson. Les poteries sont utilisées sur place ou sont destinées à la vente au marché.

La musique

Elle a toujours rythmée la vie quotidienne ; la musique traditionnelle s’accompagne d’instruments à percussion ( djembés, balafons), d’instruments à corde (kora) et à vent (flûtes). La mémoire des chants et des danses est transmise par les griots. La musique est l’un des meilleurs ambassadeurs du Mali : les voix de Rokia Traoré et de Mamou Sidibé sont connues dans le monde entier.
La littérature.
Le Mali possède un large éventail d’auteurs anciens et modernes mais est dominé par l’œuvre considérable d’Amadou Hampaté Bâ, né à Bandiagara. Il a sauvegardé la tradition orale des Peuls et il est surtout un merveilleux conteur ; son œuvre est un véritable pont entre l’écrit et l’oral.

Le cinéma et la photo

La production cinématographique reste encore confidentielle ; Souleymane Cissé est l’un des meilleurs cinéastes africains actuels. Bamako accueille la Semaine Nationale du Film Africain et le Mali participe au Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO).
La photographie malienne est représentée par Seydou Keita dont les portraits sont universellement connus. Depuis 1999, la Biennale de la Photographie Africaine de Bamako est devenue un grand rendez-vous international de la photo


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