Nawa, Rokia, Alimata, Djenouba, Alissata et les autres….

Nous sommes allés faire un tour du côté du quartier de Sanobougou, dans la concession de la secrétaire de l’Association de femmes Badenya  Ton. Assises ou allongées sur des nattes, sous un hangar recouvert de paille, la vingtaine de membres de l’association nous attendaient dans leurs tenues chatoyantes. Les salutations d’usage sont pleines de rires, ainsi que les discours de bienvenue, mais passons aux choses sérieuses.

Nous sommes là pour nous faire expliquer à quoi sert l’argent que nous mettons à leur disposition dans le cadre de microcrédits accordés par notre intermédiaire Kafo Jiginew. Le microcrédit sert, en dehors du secteur bancaire, à financer des petits projets, le plus souvent aux membres de groupes de femmes rassemblées en tontine. Les conditions paraissent chères (2% par mois), les prêts sont réduits (de 100 à 300 euros), les temps de remboursement sont courts (de 6 mois à 1 an), mais sont en phase avec l’évolution du coût de la vie (PIB autour de +5%, inflation à 6%, taux de l’argent placé en banque de 4 à 6 %, prêts bancaires de 10 à 14 % selon la durée).

Dans cette association 3 femmes ont bénéficié de prêts sur 12 mois mais ont remboursé en 6 mois, ce qui fait que 5 autres femmes ont bénéficié de nouveaux prêts.

Nawa nous montre l’activité qu’elle fiance avec deux amies, la fabrication de savon local. L’argent avancé sert à acheter une plus grande quantité de matières premières. Tout le reste, c’est-à-dire la fabrication et la vente directe, est fait par nos entrepreneuses, ce qui fait qu’elles s’en sortent très bien.

Avant de partir nous avons recensé les différentes activités de cette équipe très dynamique et qui respire l’énergie : teinturière, promotrice de jardin d’enfants, vente de tissus, de légumes et de fruits, de condiments, d’huile, restaurant populaire sur le trottoir, vente de poisson séchés de Mopti, fabrication de sucreries à boire en sachet plastique, vente d’habits d’enfants.

Et pour compléter le tableau elles nous signalent qu’elles nettoient bénévolement le quartier, en liaison avec la mairie. Mais elles manquent de tout pour ramasser les ordures. Colette Guth, conquise, leur a fait la surprise de leur livrer elle-même en taxi, aidée par Souleymane Coulibaly, le président de Teriya, 2 brouettes, 2 pelles, 15 balais et quatre bassines pour collecter les ordures.

Imaginez la surprise de nos 15 balayeuses et en particulier le plaisir de la présidente Aminata Coulibaly Doucouré et de sa très active secrétaire Aissata Traoré.


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